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La dette française : mais est-ce vraiment grave ?

  • Lukas Derrou
  • 25 août
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 sept.

Chaque français “porte” environ 50 000 euros de dette publique. Ce chiffre impressionne, et il est souvent brandi comme une menace pour les générations futures. En 2025, la dette française atteint près de 3 400 milliards d’euros, soit environ 115% du produit intérieur brut (PIB). Faut-il y voir une bombe à retardement de la chute du pays ou bien est-ce normal ?


© AFP / Dimitar Dilkoff
© AFP / Dimitar Dilkoff

Une dette colossale, mais pas unique


La dette française est élevée, mais elle n’a rien d’exceptionnel à l’échelle mondiale. Son voisin italien dépasse les 140% de dette par rapport à son PIB, le Japon plus de 240%. L’allemagne, à l’inverse, reste plus basse, autour de 65%. Ces comparaisons montrent que la France n’est pas un cas isolé, même si elle se situe sur la tranche haute. Surtout, la France n’a jamais fait défaut : elle continue de payer ses créanciers, en renouvelant ses emprunts au fil du temps. 


La dette d’un état, une notion à différencier


Quand on parle de la dette d’un État, on peut tout de suite faire l’amalgame avec la dette d’un foyer. Mais la comparaison est trompeuse. Un ménage doit finir par rembourser ses dettes. L’État, lui, ne “solde” jamais intégralement sa dette : il l’emprunte, la renouvelle… Sa durée de vie est infinie, contrairement à celle d’un individu.


De plus, la dette publique repose sur la confiance : en 2025 l’indice de confiance de la France sur sa capacité à rembourser reste parmi les hauts gradés. Et tant que les investisseurs considèreront la France comme un pays fiable, ils continueront à lui prêter de l’argent.


Le vrai problème : le coût des intérêts


La question n’est pas tant “combien doit la France ?” que “combien ça lui coûte ?”. Avec la remontée des taux d'intérêts depuis 2022, la charge annuelle de la dette a explosé : elle pourrait bientôt dépasser le budget de l’éducation nationale. Cet argent sert à rémunérer les créanciers, sans financer de politiques publiques.


C’est là que se situe la menace : si une trop grande partie du budget de l’État part dans les intérêts, il reste moins dans les hôpitaux, les écoles ou la transition écologique. La dette limite alors la marge de manœuvre politique.


Bonne ou mauvaise dette ?


Tout dépend de ce que l’on finance. On peut distinguer une “bonne” dette qui sert à investir dans des projets utiles pour l’avenir (infrastructures, éducation…), et une “mauvaise” dette, qui ne couvre que des dépenses courantes, sans effet à long terme.


En réalité, la France à souvent utilisé l’endettement pour amortir les crises : en 2008 avec la crise financière, en 2020 avec la pandémie de Covid-19, ou encore face à la flambée des prix de l’énergie. Ces dettes ont permis un ralentissement économique plus profond.


Une inquiétude justifiée ? 


“Depuis 20 ans, la dette française a augmenté de 12 millions d'euros chaque heure, de chaque jour et de chaque nuit” déclarait le premier ministre François Bayrou lors de sa conférence de presse mercredi 25 août. Mais cela n’est pas annonciateur d’un effondrement imminent. La vraie question n’est pas de savoir si la France doit la réduire à tout prix, mais plutôt comment elle choisit d’emprunter, et pour quoi faire.

L’objectif maintenant est d’éviter que la dette n’enfle davantage, en empruntant de manière intelligente et utile. Et parvenir à ce que la France garde sa stabilité économique et reste fiable auprès des investisseurs. 


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